dimanche 27 décembre 2009

Je vous salue Sophie…


Quand dans tous ces moments de rien
Je doute même de ma génétique
Quand dans toutes mes petites fins
Défile trop vite le générique
Tu jettes sur moi ton regard
Comme un chaud manteau
Tes mots crépitent
Comme un feu rassurant
Le grain éraillé de ton âme
Me chante ces airs qui ragent de courage
Ta musique des sphères
Me tatoue des prières issues d'autres infinis

Quel cirque!


Leur temps lézardé par l'ennui
Leurs corps désertés de tout appétit
Leurs passions qui gèlent à cœur fendre
Les voilà paralysés ne sachant
Comment se dire qu'il faut s'en aller
Sans ailleurs d'ailleurs où voyager

Alors ce sera une autre année naufrage
À se noyer dans leur silence miroir
À traverser des jours mirages
À répéter des gestes copier-coller
Comme des trapézistes figés
Dans la pesanteur du vide
À espérer que la vie les rattrape
Ou qu'elle saura amortir leur chute!

BONNE ANNÉE!


En cette fin d'année tonitruante
Où tous ont crié sans s'entendre
Où la crise économique fut pandémique
Et l'obsession de la santé inflationniste
Où les technos se firent acouphènes
Et l'information trop souvent anorexique

Que se souhaiter sinon le luxe rare
De moments de silence à partager
Que d'investir dans nos valeurs communes
Notre dernière et insaisissable fortune
Et nous espérer bien sûr une santé inoxydable…

C'est la grâce que je vous souhaite
À l'aube de cette nouvelle décennie...

mardi 22 décembre 2009

L'exercice des plaisirs


Plaisir des yeux: des larmes de bonheur
Plaisir à partager: celui qui ne se raconte pas
Plaisir d'enfance: mourir à répétition d'une fausse guerre dans les bras de sa voisine
Plaisir odorant: les odeurs surannées de mes hivers d'enfant et celles de leurs cuisines toute saison
Plaisir égoïste: elle
Plaisir de l'oreille: une taie d'oreiller pour pouvoir y dormir sur mes deux oreilles
Plaisir charnel: le souffle de la nuit les soirs de canicule
Plaisir inconnu: assister à mes funérailles
Plaisir du goût: l'avoir sur le bout de la langue
Plaisir anachronique: me croire beaucoup plus jeune que mes artères
Plaisir qui ne coûte rien: tuer …le temps
Plaisir honteux: voir un cul-de-jatte botter le cul d'un enfoiré de première
Plaisir hors de prix: tout ce qui ne s'achète pas
Plaisir défendu: le goût de la mort
Plaisir surestimé: mon espérance de vie
Plaisir à venir: son retour


(En écho à tous les autres plaisirs déjà présents sur beaucoup de blogues)

mardi 15 décembre 2009

L'économie du savoir…

Ils nous parlent de terres
Où le soleil refuse de se coucher
Ancrant ses rayons obliques
Sur les dernières îles de glace
Avant qu'elles ne s'éclipsent…

Ils nous parlent d'îles océanes
Où la vie trop courte se noiera
Submergée d'un trop plein de mer
Comme autant d'Atlantide…

Ils nous parlent de déserts
Où le soleil se fait incendiaire
S'acharnant à brûler même la pierre
Jusqu'au cœur des continents…

Ils nous parlent de cette eau-de-vie
Qui abreuve la source de nos rêves
Et qui se tarit comme peau de chagrin
Promesse de pénibles lendemains de veille…

Mais vampirisé par le présent
Qui se soucie vraiment de cet avenir
Que nous quitterons les pieds devants
Et la tête vide de leurs lendemains?

dimanche 13 décembre 2009

Pensées inutiles (26)? Foglia


Pourquoi cette pensée inutile pour Foglia en ce dimanche ronronnant? Peut-être parce que je le croise depuis si longtemps maintenant qu'il est désormais, tel un chat qui va et vient, à son gré, dans mes espaces de vie… Depuis ce temps en fait où il arpentait, à sa manière déjà, le monde sportif, transgressant mes frontières… Tout juste avant, me semble-t-il, qu'il dépose ses chroniques contre les colonnes nécrologiques ou encore celles de nos trop pleins À vendre ou nos trop vides À louer!

Pourquoi? Sans doute parce que justement ce dimanche ronronne… Et que je lui dois de m'avoir si souvent suggéré de ralentir jusqu'au rythme des odeurs; des paysages qui s'enfilent plutôt que de défiler; des visages qui se profilent lentement dans le flou de la masse anonyme des gens ordinaires… Parce que je lui suis tout aussi reconnaissant de me pousser en bas de mon tricycle chaque fois que je m'endors encore, bercé par le confort de routes convenues et paresseuses…

jeudi 10 décembre 2009

Hivernage



Ça y est…
Ce matin, la neige et le froid ont mis entre parenthèses les choses de la vie…

dimanche 6 décembre 2009

Mauvais augures


Levé du mauvais pied
Mon petit doigt me dit
Qu'à mon corps défendant
J'ai le mauvais œil
J'en mettrais ma main au feu
Ayant le pif pour ces choses-là…

Inutile alors de m'arracher les cheveux
Vaut mieux plutôt fermer les yeux
Fermer sans doute aussi ma gueule
Éviter bien sûr tout bras d'honneur
Ce qui me ferait une belle jambe
M'obligeant à me mettre à genou
Pour éviter d'être à un doigt de la catastrophe
De l'inexorable KO par coup de poing
Dans ces moments sans queue ni tête
Pour ne pas se prendre bec et ongles
Vaut toujours mieux avoir le dos large
Et ainsi s'épargner des coups de pieds au cul…

Et qui sait… peut-être qu'avec un peu de veine
Et un coup de pouce inattendu
De quelqu'un qui a le cœur à la bonne place
La journée se passera sans un battement de cil
Et qu'à la fin après avoir levé le coude
Et lui avoir tiré la langue
Je prendrai finalement mon pied
Celui qui s'est levé du mauvais côté…

(Excusez-la!)

jeudi 3 décembre 2009

Futur antérieur

Ils se résoudront bien un jour
À explorer leurs hivers pesants
Leurs amours glaciers
Glissant sur la pente de leurs âges
Ils viendront alors en ce jour
Carotter nos saisons
Pour y lire nos effets de serre
Y regretter ces moments
Où nous revenions de vie
Repu de ses attendus imprévus
Rompu à ses caresses
Comme à ses coups de griffes
Ils s'agenouilleront devant ces temps bénis
Où nous revenions de vie
En absence de gravité
En méditant ses apesanteurs
En s'agrippant aux secondes de bonheur
Qu'elle nous égrenait encore…