lundi 31 mai 2010

GPS


Quand l'amour est solitude
Que faisons-nous de l'enfance?
Quand les sens sont déserts
Que faisons-nous des oasis?
Quand les temps sont petits
Que faisons-nous des géants?
Quand le ciel est vide
Que faisons-nous des parapluies?
Quand tout est questions
?

dimanche 30 mai 2010

Chère filleule! (réflexions 1 – 2)



C'est peut-être aussi ça vieillir: s'essouffler juste à regarder les autres aller plus vite que soi?!?!

Et si ce n'était pas vraiment le monde réel qui était désespérant mais notre incapacité à en rêver un autre ENSEMBLE?

dimanche 23 mai 2010

Pensées inutiles (33)?


Sommes-nous seul dans l'univers se demande-t-on depuis longtemps…
Aujourd'hui, en dépit de tout, plusieurs se sentent toujours seul sur terre…
Le vertige n'est pas le même me semble-t-il!?!?

Rêve Incantatoire


Ta peau tel un jardin suspendu
Où tu sèmes des désirs à la volée
Où tes mains retournent des plaisirs
Où tes doigts labourent des jachères
Où ton souffle fait éclore des frissons
Où tout ton être récolte de folles moissons
Ta peau tel un jardin en suspension

samedi 22 mai 2010

Noir destin que le sien


Le jour rêve
De s'allonger sur un lit de mer
Suspendu entre deux îles désertes
Avec comme ciel de lit
Les voltiges d'une escadrille d'albatros
Et pour oreiller les vers de Baudelaire
Le jour rêve
D'y étirer les heures à l'infini
Emmitouflé sous la couette du temps
D'effilocher sa lumière jusqu'à sa source noire
Et sombrer dans l'ivresse d'un demi-sommeil
Le jour rêve
De fuir la fureur des hommes
Allergiques au silence de leur solitude
D'échapper à leur incessante fuite en avant
Le jour désespère ainsi souvent des hommes
Qui ne valent guère plus qu'il se lève

lundi 17 mai 2010

Les problèmes techniques de la vie

Si vous vous cherchez une nouvelle vocation...


dimanche 16 mai 2010

Sur un air de rien!



Aussi léger qu'une bulle de savon
Le jour grimpe aux arbres
Tel un enfant téméraire
Les passants clignent des yeux
Avec des sourires grimaçants
Le fond de l'air sent l'école buissonnière
Et le petit matin se fait bal musette
Avec ses ombres en accordéon
Qui valsent avec les rayons de soleil
Belle journée en perspective…

samedi 15 mai 2010

Faut bien rigoler un peu!


Les jours qui marchent au pas
Cadencent les décennies
Enrégimentent le temps
Militarisent les rêves
Les jours qui marchent au pas
Mettent l'horizon en tranchée
Contrôlent les chemins de l'esprit
Minent les mers d'idées
Les jours qui marchent au pas
Mettent en joue les déserteurs
Effacent les dissidences
Travertissent les victoires
Les jours qui marchent au pas
Me donnent la migraine
Des arythmies au cœur
Des ulcères à l'espoir
Alors en embuscade
J'invente des peaux de banane
Pour faire tomber cul par-dessus tête
Ces jours qui trop souvent marchent au pas…

jeudi 13 mai 2010

L'an prochain pour mes vacances…


Sous un ciel fantomatique
des dieux furieux
électrocutent la peau de la mer
et tonnent leur rage
jusqu'à faire frissonner
l'épiderme de la terre

Je marche courbé tête baissée
pour éviter les taloches du vent
les lames glaciales de la pluie
les grandes marées des caniveaux
en rêvant de déserts blonds
de soif d'ombres
de mirages sensuels et caressants

mercredi 12 mai 2010

De celles que j'aurais aimé écrire...

Bien sûr il y en a tant.. et pourtant celle-ci parce qu'il est si difficile de dire le deuil de toutes ces beautés perdues...


lundi 10 mai 2010

Obsession?


Sous un réverbère esseulé
Une lumière blafarde
Glisse un œil libidineux
Sous la courte jupe de la nuit
Dont les longues jambes ombragées
S'ouvrent à tous les fantasmes
Les heures blanches mouillent de désir
Sous les chaudes caresses d'une averse
Dont la musique tendue et pénétrante
Provoque d'irrésistibles frissons
Chamboulé je transgresse la rue
J'accélère le pas vers toi…

samedi 8 mai 2010

Les premières nations seront-elles …la dernière?


Leur peau grain de café
Leur peau rouge désert
Leur peau blanche neige
Leurs yeux noir de terre
Leurs yeux bleu de ciel
Leurs yeux vert de mer
Leur âme pyramide
Leur cœur continent
Leur esprit univers
Du sud au nord
Ils ont vu débarquer leur mort
Du nord au sud
Ils ont dû inventer leur survie
Au sud au nord
Leurs mâts totémiques
Colorés droits et fiers
Dressés comme un chapelet de prières
Servent de paratonnerres
À notre toujours envahissante cupidité


Même si vous ne me l'avez pas demandé! (suite et fin)

(photo Sophie P.)

Et sur ces toujours surprenants chemins de traverse où je m'attarde depuis fort longtemps maintenant, je croise parfois la beauté… Celle qui habille mon âme et déshabille mes heures bien sûr, mais aussi et surtout l'inestimable beauté de ces femmes qui m'ont toutes, à leur manière, inculqué une part d'elle-même: la beauté soumise, tout en clair obscur, de ma mère; celle lumineuse et définitive de C., celle éblouissante, contrastante, inspirante, souvent fulgurante de mes amours… Mes amours fous pour temps flous, mes amours loup pour temps zoo, mes amours doux pour temps roux et enfin, le définitif, mon amour nous pour temps "soul"!

J'y aurai aussi accordé ma respiration avec celle de ce passé que j'ai si vainement tenté d'étouffer. En apprenant la patience et la longueur du temps, puis à larguer le superflu, le futile trop souvent à l'origine d'aussi inextricables qu'inutiles conflits pour ne garder dans mes bagages que l'essentiel, et ainsi pouvoir, dans la mesure du possible, voyager léger et éveillé... À l'instar de ces minuscules éclisses de jour que je laisse parfois derrière moi à mesure que mes pas m'entraînent ailleurs!

(j'ai le vertige en pensant à tous ceux que j'ai faits depuis les tout premiers dans mes chaussures de bébé!)

vendredi 7 mai 2010

Murs mûrs...


Avec leurs fenêtres
si peu étanches
que le vent y agonise
en de funèbres soupirs
Avec leurs toits pentus
où tambourinent au pas
des armées de pluie
où se déminent à chaud
des soleils explosifs
Avec leurs cheminées
qui se consument
de trop rudes hivers
et dont les pierres
conservent les fossiles
de brûlantes attisés
Avec leurs cimetières oubliés
sous leurs combles fatigués
dont les pierres tombales
évoquent en vain le souvenir
de tout ce qu'on a voulu
mettre à l'abri de l'oubli
Avec leur air déglingué
leur bagou ravageur
et leurs fantômes rieurs
elle me plaisent bien
ces vieilles bicoques

jeudi 6 mai 2010

Notre musique




Il pleut des ivresses
sous un ciel piano
Des anges ivoires
des démons ébènes
dansent sur pointe
l'âme de la lumière
Nos mains s'allument
nos yeux s'orchestrent
nos désirs s'accordent
nos corps s'exécutent

Même si vous ne me l'avez pas demandé!


De mon enfance sans histoire, il ne me reste guère que des images en demi-teintes, crayonnées sommairement comme si elles avaient été croquées à travers un blizzard… Quelques fulgurances parfois lorsque je fore en profondeur les strates compactes et résistantes de ma mémoire…

Puis, les mots appris très tôt sous la férule d'une grand-mère attentionnée… Des mots, d'abord pour dire le monde, et qui ne me révèleront tout leur potentiel magique qu'à mesure que mon enfance perdra peu à peu le sien. Toutefois, je devinais déjà qu'il me serait désormais possible de les mettre en scène, de les diriger et qu'ainsi la vie demeurerait toujours un spectacle, même lorsqu'elle se ferait tragédie!

L'adolescence sera d'abord incendiaire. Les mots Molotov, les mots terre brûlée, les mots faucille… Une sourde révolte allumera en effet d'incessants feux où, comme plusieurs, je consumerai, sans égard, tous les hier afin d'y bâtir des lendemains plus ouverts, plus lumineux, plus amoureux… Cependant, en cours de route, beaucoup se persuaderont que tout cela pouvait si facilement s'acheter, se marchander… À partir de là, les valeurs se résumeront le plus souvent à celles qui se cotent ou se spéculent à la bourse!

Aussi, puisque l'avenir refusait d'être mon nouvel Éden, pourquoi ne pas emprunter les sentiers sinueux, étranges et prometteurs des paradis artificiels? J'y aurai trouvé le libre-arbitre, celui d'en revenir, mais aussi un goût inaltérable pour la lenteur et les beautés des chemins de traverses, les miens comme ceux des autres...



Ces quelques pas dans mes souvenirs se sont imposés en vrac, lorsque, par hasard, j'ai retrouvé, empoussiérées et jaunies, mes premières chaussures de bébé!!!

mardi 4 mai 2010

Parce que trop rarement...

Ces mots... Ces musiques...
Qui égratignent l'âme...

Parce que si souvent...

Ses mots... Sa musique... Nos silences...


Pétrole blues!


Aujourd'hui je suis…
Comme un avaleur de sabre
Qu'on gave de couleuvres
Jusqu'à ce qu'il en perde
La foi et le goût en la magie
Boulimique de vide
Anorexique du rêve

Aujourd'hui je suis...
Comme un végétarien
Rêvant d'au-delà carnassiers
Où seraient enfin déchiquetés
À grand coup d'éternité
Les semeurs de profits
Les récolteurs de morts