mercredi 29 septembre 2010

Chemin faisant...


Le dos voûté sous les nuages
Ses yeux marchent sur les feuilles
Sans y trouver malgré les couleurs
Une étincelle pour allumer son matin
Ses nuits agitées pleines de cris
Ont égaré la clé de ses songes
Ses jours endormis et engourdis
Le transforment lentement
En un fantôme qui n'effraie que lui-même
C'est déjà lourd et parfois si long
D'avoir quatorze ans!

dimanche 19 septembre 2010

Carnets insomniaques (4)


Sans doute faut-t-il avoir une haute estime de soi-même pour s'enfermer la tête dans un coffre-fort lorsqu'on fait du vélo…

Carnets insomniaques (3)


Attention aux idées, elles peuvent nous donner à penser voire même à rêver!
Vaudrait mieux néanmoins éviter de les cultiver en les attachant aux idéologies, elles pourraient bien alors étouffer ce jardin qui alimente notre liberté…

Carnets insomniaques (2)


La lumière drue des lampadaires
Pleut à verse sur d'absents parapluies
Ceux d'insouciants retardataires détrempés
D'une ondée pourtant annoncée

Leur souffle s'émiette
À maudire tous les météorologues
Plutôt que ce grain de sable
Qui trouble leur mémoire
Celle qui ne retient plus
Dans ce cas comme dans bien d'autres
Que ce qu'ils veulent bien entendre…

Carnets insomniaques


Qui n'a pas ressenti le vertige
De regarder un ciel étoilé
Et d'y retrouver ce même abîme
Qu'il ressent au fond de lui-même?
Qui n'a pas alors été tenté d'y échapper
En s'appuyant sur le rempart des dieux
Plutôt qu'en choisissant le fragile équilibre
De la quête insatiable de sa liberté?

lundi 13 septembre 2010

Si pressés!


L'avenir nulle part
Le présent tout le temps
Le ciel inhumé
La terre peut-être
Cul par-dessus tête
Toujours à bride abattue
Ne plus savoir se poser
Et pas de lieu pour le faire
Aimer malgré tout
Pour toute éternité
Sans penser aux fins du monde
Qui s'accumulent au revers du temps

mercredi 8 septembre 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (6)


Le paysage ici ce n'est pas rien
S'est dessiné à coup de météorite

Autrefois de grands voiliers
Qui sentaient bon les bois exotiques
Marchaient le fleuve jusqu'à Baie St-Paul
Avec sur leurs dos des touristes
En quête d'exotisme nordique
Des voyageurs qui se parfumaient
De richesse et de suffisance

Aujourd'hui on coure à toute vitesse
Des sentiers asphaltés si bien dessinés
Qu'ils arrivent même à contourner la vie
Et le temps sans compter
de ceux qui l'habitent
Ceux qui savent encore ce qu'elle goûte
Plutôt que ce qu'elle nous en coûte!

40° à l'ombre

Un début septembre fiévreux
Avec ses soleils plombés
Et ses nuits saunas
Une nature qui ramollit
Respirant avec peine
Un air rare sale et embué

Et puis cette nuit
Un orage enfin
Lui aussi tout mou
Avec ses sons et lumières
Tout en rondeur et éclaboussures
Plutôt que ses habituels
Jeux de sabre
Et ses tambours
Roulant la charge

N'empêche ce matin
On respire mieux

dimanche 5 septembre 2010

Météo: avertissement d'orage!

Comme une île abandonnée
Au cœur d'un corps déporté
Ta vie déboussole
Tes désirs s'emballent
Ton esprit bafouille
Des regrets d'exilées
Et tu meurs de lenteur
Dans l'œil d'un ouragan

vendredi 3 septembre 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (5)

(toutes les photos des carnets sont de LG ou de Sophie P.)

Si je devais
malgré moi
mourir un jour
déposez-moi
au bord du Saint-Laurent
Que sa rive
soit ma dernière empreinte
sa respiration
mon ultime musique
Comme oraison
le chant attendri des baleines
puis pourquoi pas
que chaque marée
vous rappelle à mon bon souvenir

Pour pierre tombale
érigez-moi un phare
avec pour inscription
sa corne de brume
afin que ceux que j'aime
échappent au naufrage