lundi 7 avril 2008

Lévitation matinale


Des lambeaux de nuit traînent encore sur les trottoirs, souvenirs fugitifs d'amours égarés ou de voyages impromptus pour échapper à l'inutile. Un soleil à la pelure sanguine tente vainement d'en chasser la grisaille. Un de ces matins ébouriffé qui a mauvaise haleine et la peau moite.

Insensible à cette aurore insomniaque, j'y transpire les eaux salées du souvenir de notre dernière nuit. J'y transporte les odeurs torréfiées de ton corps. J'y entends toujours la rythmique de nos souffles. J'y irradie cette énergie née du remous de nos caresses. J'étouffe l'envie de nous crier au monde!

4 commentaires:

autrement moi a dit...

Criez bien fort à ce monde grouillant, à ce monde puant et agonisant de leur tristesse sans jour.
Dites-leur que vos nuits sont tout aussi belles que vos jours.
Criez au monde ce bonheur, noyez-les de vos larmes de tendresse
Etouffez-les de vos élans
Faîtes-leur entendre ce râle d'amour.

Kat Imini a dit...

Mondes parallèles...
L'un glauque, n'arrivant pas à émerger, suant et puant... Horreur insomniaque...
L'autre, turgescent, éruptif, plein d'eau, de sel, de rytme, de remous, d'énergie, de Vie... Et tout celà avec une envie étouffée...

Anonyme a dit...

dans nos aurores nocturnes, quand le soleil est pressé de tout effacer, il reste le meilleur de notre monde, derrière nos paupières fermées, sous les verrous de l'intimité, le ciel qui abboie encore contre la porte de la réalité.

l'animelle

autrement moi a dit...

N'y a t-il eu d'autres matins comme celui-ci ? Le poête s'est-il rendormi à jamais ?