samedi 26 juin 2010

Quand une ombre cache la nuit!


Je me suis fait la nuit
Comme on fait une banque
Pour en usurper les richesses
Et enrichir nos jours maigres
Pour la vider de ses rêves
Et nourrir l'espoir des désabusés
Pour en détrousser les silences
Et induire nos bruits intérieurs
Pour en dérober la sensualité
Et en redistribuer la tendresse
Pour en distiller les caresses
Et abreuver les désirs desséchés

Je m'y suis glissé
Avec l'assurance du voleur
Et la conviction du justicier
Mais j'y ai aussi ouvert
Des coffres pleins
De sans lits décents
D'âmes dévaluées
De solitudes fiscales
De coeurs éclatés
De déraison désinstitutionalisée
D'amours à vendre
De vautours libidineux
De regards ébréchés
D'esprits éthyliques
De voyageurs chimiques
De gens qui rêvent parfois
De faire nos vies
…Comme on fait une banque!

1 commentaire:

Kimaali a dit...

Magnifique poème, en plein dans l'actualité (en France, le truc des retraites, c'est assez tragique, le G20, pareil). Vendre les vies comme autrefois on vendait les esclaves, un peu plus d'aliénation à coups de billets verts, où irait-on sans la musique du monde ?