Je m'ennuie de ce sablier liquide
qu'est le fleuve où le temps mouvant s'écoule jusqu'à n'être plus que le
bruissement rassurant du clapotis de l'eau sur nos rives…
Ou encore, de ne pouvoir me mesurer
à la pression artérielle de ses flux et reflux au gré des humeurs de la lune, ni humer
le souffle salin de ses grandes marées qui vous fouettent tous les sens parfois jusqu'à la dérive…
J'ai même, c'est tout dire, le spleen du cri
déchirant de ses glaces se brisant sous les enflures du froid cassant de
février…
Chaque fois aussi, j'ai le vague à l'âme
au simple souvenir de ces moments fugitifs où soudain les couleurs du ciel
trébuchent sur sa surface limpide et s'y répandent jusqu'à confondre les
horizons…
Je regrette enfin d'être si souvent
absent quand, à la nuit, il se fait miroir étale et que l'univers vient s'y
noyer libérant en une myriade de scintillements l'âme des étoiles…
En attendant, je rêve de radeau ou d'être roseau…
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