samedi 6 octobre 2012

Carte postale de Montréal

 À ma Sophie


L'automne. Le soleil se lève et se couche avec plus de précipitation maintenant. Il se fait discret, frôlant presque l'horizon, se faufilant derrière les buildings du quartier, traversant au pas de course rues et ruelles, si loin déjà de ce zénith estival qui l'enorgueillissait jusqu'à nous faire suer! C'est comme s'il culpabilisait d'être désormais porteur de ce virus blanc qu'est l'hiver…

Cette année, Montréal rembrunit, il s'enflamme plus timidement qu'à l'habitude, en raison peut-être de sa sève anémique, déshydratée et dévitaminée par cet été désert dont les oasis de pluie furent si rares qu'elles n'ont pas suffi à le désaltérer jusqu'à plus soif…

Ce Montréal que tu m'as obligé à regarder avec ton regard dans le mien, à lui découvrir une sensualité que je sous-estimais. Montréal, grâce à toi, s'est embelli parce que nous l'avons mis à nu et que j'étais amoureux. Je le suis encore bien sûr, mais nous nous morfondons, Montréal et moi, de tes absences. La ville effeuille nos souvenirs et ses murs, aux oreilles pourtant atrophiées, se rappellent avec nostalgie des intonations de ta voix. De mon côté je refais inlassablement, au détour des jours, la même  chasse aux trésors, mes pas revenant sur les nôtres pour y saisir des traces encore vives de ta présence dans Hochelaga.

Tiens! voilà qu'il pleut maintenant! Les couleurs, même les plus fades, se lustrent… comme une mitraille d'espoir dans la nuit noire!

Reviens vite, si tu le veux bien…


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