dimanche 17 avril 2011

Carnets de marche 2011 (3)

J'arnaquais du temps au travail, en flirtant avec un sentier maskoutain, lorsque j'ai appris qu'elle nous avait détroussé de sa propre vie! C'est donc le pas plombé et la tête en manège que je suis entré chez elle pour inventaire. Rarement paysage aussi petit m'a semblé contenir autant d'absence! Jamais un tel vide ne m'a envahi jusqu'à m'y perdre, par manque de repères…
Comme on le fait en forêt lorsqu'on est perdu, je me suis assis par terre, attendant qu'un miracle survienne, qu'un indice me prenne par la main et m'explique l'inexplicable, qu'un murmure émane des murs ou des ombres pour me susurrer à l'oreille sa muette souffrance. Je n'ai ressenti qu'une longue et sourde hébétude…
Quand les heures saignent de nos moments estropiés, il est souvent difficile d'arrêter l'hémorragie, puis de se remettre en marche. J'en ai passé du temps zombie avant d'échapper à cette soudaine indifférence au monde extérieur et à ce regard constamment tourné vers l'intérieur sur ma culpabilité et son absence… Lorsque j'ai retrouvé le goût des heures et celui d'arpenter à nouveau le monde, j'ai vite réalisé qu'il se portait plutôt bien, totalement indifférent à mon absence!

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