jeudi 28 avril 2011

Carnets de marche 2011 (7)


Réfugié climatique sous un porche étroit, j'admirais la pluie habiller avec élégance un vent débridé qui, de son côté, s'acharnait à déshabiller tout ce qui était sans ancrage dans la rue, y compris la courte et décolletée robe blanche d'une jeune femme, hésitant entre le plaisir des caresses chaudes de la pluie et le désagrément d'être ainsi dénudée et exposée aux regards indiscrets.
J'étais encore distrait lorsqu'une rafale m'entraîna sans trop le vouloir au cœur de la dispute d'un couple, de toute évidence indifférent au temps maussade, étant lui-même déjà tout à l'orage… Leurs échanges qui me parvenaient par brides, portés par les bourrasques de vent, me firent vite comprendre que leur promesse d'amour éternel ne passerait pas la nuit… Comme pour confirmer mon diagnostic, la main de la femme tonna sec sur le visage rembruni du gars, puis, en un éclair, elle quitta la scène toutes voiles dehors, des embruns dans les yeux…
Quand le temps nous impose de nous arrêter, c'est parfois la vie qui marche jusqu'à vous!

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