samedi 29 septembre 2012

Carte postale de West-Brome


À Nathalie S.

Dans tes Cantons Nathalie, le soleil, au petit matin, rebondit sur ses vallons blonds comme on joue à saute-mouton; au passage, d'une caresse, il arrache aux cours d'eau des brumes aussi légères que les songes qu'ils quittent à peine; il se faufile ensuite délicatement, sur la pointe des pieds, dans les boisés où il joue volontiers à cache-cache avec les ombres longilignes d'un automne encore jeune, sous le murmure approbateur de chênes plusieurs fois centenaires, mais aux cœurs toujours rieurs.

Tes Cantons te ressemblent tellement ma belle amie… Même rondeur dans les sentiments, mêmes paysages fleuris, mêmes chemins de traverse serpentant entre ombre et lumière, mêmes odeurs fleurant bon le passé et le présent… même envie de rester vraie, sans autre maquillage que ce temps qui passe doucement, qui, le plus souvent, vous embellit en adoucissant les arêtes trop vives de notre nature!


Carte postale

Aux amoureux du Saint-Laurent

Je m'ennuie de ce sablier liquide qu'est le fleuve où le temps mouvant s'écoule jusqu'à n'être plus que le bruissement rassurant du clapotis de l'eau sur nos rives…
Ou encore, de ne pouvoir me mesurer à la pression artérielle de ses flux et reflux au gré des humeurs de la lune, ni humer le souffle salin de ses grandes marées qui vous fouettent tous les sens parfois jusqu'à la dérive…
J'ai même, c'est tout dire, le spleen du cri déchirant de ses glaces se brisant sous les enflures du froid cassant de février…
Chaque fois aussi, j'ai le vague à l'âme au simple souvenir de ces moments fugitifs où soudain les couleurs du ciel trébuchent sur sa surface limpide et s'y répandent jusqu'à confondre les horizons…
Je regrette enfin d'être si souvent absent quand, à la nuit, il se fait miroir étale et que l'univers vient s'y noyer libérant en une myriade de scintillements l'âme des étoiles…

En attendant, je rêve de radeau ou d'être roseau…