jeudi 29 mars 2007

Blanche Neige



Le printemps floconne
Une neige de cabane à sucre
Sur tous ces inattendus
Des nuits de Montréal
Que j’avais presque oubliés…

Mouillé, transis,
Je me réfugie sous un porche
D’où j’assiste impuissant
Aux monologues d’un couple
Qui ne survivra pas à la nuit...

Des morceaux de vie s’effilochent
Lorsque je remonte chez moi
Sachant que je m'éloigne
D'autant de chez toi!

Histoires d'eau...



Soudain, ce midi, une pluie fine a éclaboussé ce silence sec et poussiéreux qui s’incrustait dans tous les pores de la ville depuis tellement de jours que nous ne savions plus les compter…

Aussitôt, le fond de l’air a explosé, comme s’il avait retenu son souffle trop longtemps!

Je vous laisse imaginer l’haleine de la brise qui nous enveloppât alors… et la frénésie qui s'ensuivit...

Tais-toi maman… Retiens ta salive… Ne les laisse pas abuser de notre soif…

Originaux et détraqués (1)




Tu sais, les buveurs développent des habitudes… pour ne pas perdre pied!

Je l’avoue, j’en ai profité… Je les savais fragiles parce que je l’étais…

Je me pointais, le plus souvent, au moment où leur jour bascule entre ce qu’ils sont et détestent, et cet espoir diffus d’un lendemain où ils ont autant d’avenir que leurs rêves le leur permettent…

Je débarquais donc au bar un peu après minuit… avec le regard de ceux qui sont là, tout en étant ailleurs! De ceux qui affichent un état second, sans qu’on puisse toutefois deviner s’il est éthylique ou mystique...

Néanmoins, aussitôt que nos yeux se croisaient, j’y plongeais sans pudeur de façon à leur faire sentir que je pouvais en toute impunité arpenter tous ces chemins de traverse qu’ils cherchaient pourtant plus ou moins à me dissimuler… On préfère tellement emprunter ces autoroutes qui nous permettent de filer à toute vitesse dans des paysages convenus!


Cela dit, à toi de juger, mais je prétends encore que je les aimais sans doute beaucoup plus qu’ils ne s’aimaient… Sinon, pourquoi aurais-je fréquenté si longtemps ce bar impersonnel en forme de fer à cheval… où plusieurs buvaient leur chance jusqu’à s’y noyer?

Peut-être aussi était-ce parce que j’étais alors sans le sou. Et comme, allez savoir pourquoi, j’y bénéficiais d’une certaine aura… j'y ai vu une opportunité! Ainsi, semaine après semaine, pour peu qu’ils me paient un verre, je leur lisais l’avenir dans leur collet de bière ou, rappelle-toi, dans les bulles de leur rhum & coke… Des avenirs souvent si prévisibles que plusieurs d’entre eux ont cru, avec le temps, que j’avais un don… Ce qui, avec le recul, n’était pas entièrement faux… J’avais celui de regarder dans les replis de leurs vies, ce qu’ils se refusaient de faire, ou pire, d’accréditer ces mensonges qu'ils se racontaient et ne demandaient qu'à croire…

Depuis que je suis sorti de désintox et de cellule, je ne suis jamais retourné au bar à cheval… Pas sûr que je pourrais désormais affronter leurs regards avec autant d’aplomb… De peur de m’y égarer à nouveau… Et, merde, je préfère croire, même si j’en doute, que ce que j’anticipais de leur avenir ne se soit pas avéré!

Non, STP, tu m’as promis… TA GUEULE!

(témoignage récent recueilli aupès d'un ex-pillier de bar)


dimanche 25 mars 2007

Voyages sédentaires




Quand ton corps exulte
les parfums subtils de tes lointains
Quand tes yeux s’allument
de leurs lumières orientales
Quand ton regard s’égare
dans d'infinis paysages
Quand ton ventre ondule
comme des dunes de sable blond
Quand ton souffle rafale
à redessiner ton présent
Quand tes reins se cambrent
et ruent ton animalité
Quand tes gestes me parlent
Avec l’accent du plaisir…

J’aime voyager en toi!


vendredi 9 mars 2007

Autoportraits I et II




Le plaisir animal de jouer dans la neige....



ET




Depuis que je ne fume que des carottes...

mercredi 7 mars 2007




Peu importe ce que vous en pensez...

Parce que le 8 ne sera jamais rien d'autre que l'infini qui se tient debout...

Je vous salue amoureusement mes femmes...

lundi 5 mars 2007

Post Scriptum




Laissez-moi vous raconter…

Ce matin-là, pour peu que je me souvienne, la première image qui s’est imposée est celle qu’évoquent, depuis des lustres, ceux qui prétendent avoir survécu à la mort… avoir échappé, de gré ou de force, à ce long tunnel noir au bout duquel une lumière se fait invitante, même insistante…

Ce matin-là, mon tunnel à moi avait l’aspect froid d’un corridor d’hôpital… Et, pour être franc, j’y confrontais des sentiments à mille lieux de cette imagerie rassurante du mourant ressuscité… En fait, j’alimentais, du mieux que je pouvais, tous les feux, toutes les lumières qui m’habitent depuis toujours justement pour éviter d’être avalé par ce trou noir que je sais au bout du chemin…

Un corridor trop éclairé, pâle et nu, comme dans tous les hôpitaux… Un espace lisse, ne serait-ce que pour laisser l’impression que rien de menaçant ne peut s’y agripper… et, qui sait, ensuite vous sauter dessus…

Seuls obstacles dans cet univers aseptique : deux chaises… Assez vierges néanmoins pour comprendre que ceux qui fréquentent l’endroit, comme moi, l’arpentent plus qu’ils ne s’y arrêtent…

J’y fais donc les cent pas, à la fois pour fuir ou, encore, trouver un moyen d’affronter mes peurs…

J’attends LE verdict…

Je pense à moi, évidemment… Je pense aussi, bien sûr, à vous…

Je ne sais qu’une chose… Dans un instant, je ne pourrai plus ME mentir…

Je sais aussi, qu’à ce même instant, je devrai choisir ce que je VOUS dirai…

Serein, je réalise enfin, à ce moment précis, que, peu importe le verdict, je viens de perdre, dans ce corridor, toute pudeur inutile… que j’ai choisi, à tort ou à raison, de ne plus jamais taire ce que je pense…

samedi 3 mars 2007

À celle qui reve nos avenirs...





Tu t’habilles de nuit
et te crois moins nue
Tu clos les paupières
et la vie te ressemble
Tu mords le silence
et l’injustice hurle
Tu mijotes du temps
pour qu’il nous en reste
Tu salives de nous
et nos déserts sont oasis…



jeudi 1 mars 2007

Lune-Tatou




Chaque fois que la pleine lune
redessine les contours de ton corps

J’y redécouvre toutes les richesses des Amériques…
J’y puise, dans ses lumières, tout l’or de ta peau…
J’y explore, dans ses ombres, les revers de ta nature…
J’y caresse, dans ses reliefs, d’insondables promesses…

Chaque fois que la pleine lune te caresse
J’imagine… j’imagine…
Des aurores déjà rouges
De tous ces matins gênés
De nos réveils…
De tous ces matins tatoués
De nos rêves à enfanter…

Y croire encore...




Pour tous ces jours
Où j’aurai bu tes heures
À me saouler de nous

Pour tous ces lendemains
Où je me serai fait assassin
À mourir de nous

Pour tous ces gibets
Où je me tairez
Jusqu’à… renaître de nous…



Baiser sur une peau d'ourse..




Dans le confort de vos monstres motorisés surélevés, vous bandez de bonheur en m’apercevant. Vous me trouverez d’ailleurs d’autant plus charmante si je suis accompagnée de mes oursons!

Permettez, d’abord et avant tout, que je vous rappelle que je suis carnivore… et que je vous ai à l’œil… Vous qui, naïvement, déboursez des fortunes pour me traquer et me photographier; pour proposer, à ceux qui, en manque d’aventures, se rabattent sur vos frissons virtuels pour se sentir vivre…

Des gens à qui, évidemment, vous tairez le fait que vous n’avez eu, pour me trouver, qu’à arpenter les frontières de ces dépotoirs humains, de plus en plus nombreux même ici, où rien ne peut être enfoui…

Des gens à qui, bien sûr, vous tairez aussi le fait que, comme vous, j’adopte, de plus en plus souvent, des réflexes de facilité; que je privilégie le confort à l’imprévu des banquises qui disparaissent d'ailleurs de plus en plus vite, notamment en raison de la merde que vous continuez à produire...

Des gens, pour qui ces images bucoliques feront oublier l’insignifiance et la grisaille de leur propre vie, qu'ils chercheront peut-être à oublier en baisant sur ma peau!

Amours interdits




Raconte-moi encore cette histoire tragique de l’amour impossible d’une sueur froide pour une goutte de rosée!