vendredi 24 décembre 2010

En 2011 Je nous souhaite d'être…

Des cueilleurs de perles
Malgré les marées noires
Des récupérateurs de délinquance
Dans un monde lisse et formaté
Des rêveurs de lendemains
Dans des aujourd'hui amnésiques
Des créateurs de riens
Dans le grand tout économique
Des musiciens de si grands silences
Que même leurs bruits acouphènes se tairont

Soyons fous
Pas cons
Soyons doux
Pas mous
Soyons nous
Malgré tout!

BONNE ANNÉE!

dimanche 5 décembre 2010

Norditude…



Je t'attends
Telle une odeur
Criante d'enfance
Parfumée
De la rondeur
De tes paysages

Je me nourris
À même la lumière
De tes étoiles
Affamé
Jusqu'à l'infini
De tes trous noirs

Je m'assoiffe
À force de désirs
De tes déserts
Saoulé
Jusqu'à me noyer
À ta mer amarrée

mercredi 1 décembre 2010

Y'a plus de saisons!!!

Montréal, 1er décembre
50 mm de pluie, 10° C


Région d'Épinal, étang de la Comtesse, France
(merci à Hubert à qui j'ai emprunté une photo sur http://hubertimage.blogspot.com/)


mercredi 17 novembre 2010

Faute de mieux!!!

En attendant que les anges
Qui décomposent l'éternité
Épèlent ces mots qui m'échappent
Et qu'il pleuve des moments de grâce…

mercredi 20 octobre 2010

Mon elle

Que son âme soit à la pluie
Ou qu'elle rayonne
Comme la lune sur une mer infinie
Elle danse… elle danse…
La vie alors se fait fluide
La lumière a son parfum
L'espace se moule à ses formes
Et le bonheur se met en mouvement

samedi 16 octobre 2010

Au dernier moment!


Un matin à la gorge serrée
Sec comme un dernier souffle
Son regard embrouillé de trop de vie
Étranglé par un silence assassin
Se cherche une image significative
À emporter dans son éternité

lundi 11 octobre 2010

Autres couleurs d'automne


Les couleurs chaudes, légères et sensuelles de l'été dansent une dernière fois sur les cordes à linge du quartier avant d'être remisées, un temps, à l'abri des frissons à venir…

samedi 9 octobre 2010

Sortir du rang


Infatigables
Ils allument des feux
Au-dessus des récifs
Naufrageurs d'une culture étale
Dont les comptables
Régulent les marées

Aux chants des sirènes
Qui font tant bander et mouiller
Avec leurs arts viagra
Et leurs prestances acouphènes
Ils préfèrent la rumeur des angoisses
Celle des âmes qui grincent
Des cœurs arythmiques
Des esprits atypiques
Des silences inspirés

Increvables
Ils sont nos insomnies
Nos défibrillateurs d'ennuis
La médecine de brousse
D'une diversité
En voie d'extinction…

Témoin involontaire


Des nuages
Papiers buvards
Absorbent
Les lumières de montréal
Et filent
En coup de vent
Dans la nuit sans lune
Sur une voie de service
De la voie lactée

mercredi 29 septembre 2010

Chemin faisant...


Le dos voûté sous les nuages
Ses yeux marchent sur les feuilles
Sans y trouver malgré les couleurs
Une étincelle pour allumer son matin
Ses nuits agitées pleines de cris
Ont égaré la clé de ses songes
Ses jours endormis et engourdis
Le transforment lentement
En un fantôme qui n'effraie que lui-même
C'est déjà lourd et parfois si long
D'avoir quatorze ans!

dimanche 19 septembre 2010

Carnets insomniaques (4)


Sans doute faut-t-il avoir une haute estime de soi-même pour s'enfermer la tête dans un coffre-fort lorsqu'on fait du vélo…

Carnets insomniaques (3)


Attention aux idées, elles peuvent nous donner à penser voire même à rêver!
Vaudrait mieux néanmoins éviter de les cultiver en les attachant aux idéologies, elles pourraient bien alors étouffer ce jardin qui alimente notre liberté…

Carnets insomniaques (2)


La lumière drue des lampadaires
Pleut à verse sur d'absents parapluies
Ceux d'insouciants retardataires détrempés
D'une ondée pourtant annoncée

Leur souffle s'émiette
À maudire tous les météorologues
Plutôt que ce grain de sable
Qui trouble leur mémoire
Celle qui ne retient plus
Dans ce cas comme dans bien d'autres
Que ce qu'ils veulent bien entendre…

Carnets insomniaques


Qui n'a pas ressenti le vertige
De regarder un ciel étoilé
Et d'y retrouver ce même abîme
Qu'il ressent au fond de lui-même?
Qui n'a pas alors été tenté d'y échapper
En s'appuyant sur le rempart des dieux
Plutôt qu'en choisissant le fragile équilibre
De la quête insatiable de sa liberté?

lundi 13 septembre 2010

Si pressés!


L'avenir nulle part
Le présent tout le temps
Le ciel inhumé
La terre peut-être
Cul par-dessus tête
Toujours à bride abattue
Ne plus savoir se poser
Et pas de lieu pour le faire
Aimer malgré tout
Pour toute éternité
Sans penser aux fins du monde
Qui s'accumulent au revers du temps

mercredi 8 septembre 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (6)


Le paysage ici ce n'est pas rien
S'est dessiné à coup de météorite

Autrefois de grands voiliers
Qui sentaient bon les bois exotiques
Marchaient le fleuve jusqu'à Baie St-Paul
Avec sur leurs dos des touristes
En quête d'exotisme nordique
Des voyageurs qui se parfumaient
De richesse et de suffisance

Aujourd'hui on coure à toute vitesse
Des sentiers asphaltés si bien dessinés
Qu'ils arrivent même à contourner la vie
Et le temps sans compter
de ceux qui l'habitent
Ceux qui savent encore ce qu'elle goûte
Plutôt que ce qu'elle nous en coûte!

40° à l'ombre

Un début septembre fiévreux
Avec ses soleils plombés
Et ses nuits saunas
Une nature qui ramollit
Respirant avec peine
Un air rare sale et embué

Et puis cette nuit
Un orage enfin
Lui aussi tout mou
Avec ses sons et lumières
Tout en rondeur et éclaboussures
Plutôt que ses habituels
Jeux de sabre
Et ses tambours
Roulant la charge

N'empêche ce matin
On respire mieux

dimanche 5 septembre 2010

Météo: avertissement d'orage!

Comme une île abandonnée
Au cœur d'un corps déporté
Ta vie déboussole
Tes désirs s'emballent
Ton esprit bafouille
Des regrets d'exilées
Et tu meurs de lenteur
Dans l'œil d'un ouragan

vendredi 3 septembre 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (5)

(toutes les photos des carnets sont de LG ou de Sophie P.)

Si je devais
malgré moi
mourir un jour
déposez-moi
au bord du Saint-Laurent
Que sa rive
soit ma dernière empreinte
sa respiration
mon ultime musique
Comme oraison
le chant attendri des baleines
puis pourquoi pas
que chaque marée
vous rappelle à mon bon souvenir

Pour pierre tombale
érigez-moi un phare
avec pour inscription
sa corne de brume
afin que ceux que j'aime
échappent au naufrage

mardi 31 août 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (4)


Les marées de mon fleuve-mer
Vous échouent parfois
Sur une de ces îles
Qui a tant erré
Qu'elle a le fini lisse
Du bois flotté
Et comme ciel étoilé
Des éclats des galets humides…

dimanche 29 août 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (3)

(nous y avons posé le pied)

Des airs de rien
À hauteur de toundra
Se faire le pas léger
Par respect pour l'éternité
Que la vie prend ici à s'enraciner
Avancer là où nos yeux marchent
En suivre les sentiers sinueux
Jusqu'à retrouver ses origines
Entendre les millénaires d'une terre
Le pas des avant
Leurs prières païennes
Leurs sacrifices consentis
Puis le bruit des conquérants
Pour les effacer
Jusqu'à ce qu'ils deviennent
Et nous après
Des exilés de l'intérieur
Paysages arides mais résistants
Où l'on devine toujours
La rondeur de la terre

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (2)

(vue d'un sentier du fjord du Saguenay
trouvez le voilier)

Des falaises mange ciel
Des sentiers si minces
Que le vide les bouffe à la montagne
Des contrebas mer et ciel
Des monts dessinés
À grands coups de crayon irrévérencieux
Avec des arbres comme plantés là
Par un peintre fou
Sur des pentes si abruptes
Que la vie s'y grafigne une survie

Le jour s'y essouffle plus vite
Sa géographie se drape d'embruns
Ses nuages se font "paysagivores"
Il y règne bientôt
Un silence minéral
Et une quiétude végétale
Avec soudain cette envie d'ailes
De planer sur les courants
Mouvants de son corps salin.

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (1)

(détail d'un graffiti sur un mur d'Hochelaga)

J'adore le corridor des arrivés
Moins celui des départs
Surtout quand ce dernier
Sous-entend qu'un "nous"
Doit redevenir deux "je" !

Nous voilà donc au bord d'une infinie tristesse, néanmoins sans vertige parce qu'un rempart nous empêche de perdre pied…

samedi 28 août 2010

Dans une galaxie près de chez moi...

Histoire d'oublier que nous en sommes à compter les heures plutôt que les jours... un peu d'humour!

(photos de LG et Sophie P. prises autour de "chez nous")


Des noms prédestinés???




Et tant qu'à être près des pompes funèbres... De petits souvenirs avant de repartir?




mercredi 18 août 2010

En passant...

(photo LG - vieux port de Montréal)

Parce que je vous aime bien…
Parce que je marche des jours heureux
Silencieux
À ramasser des cailloux
Qui deviendront peut-être des mots…
Je vous laisse en attendant
Encore ceux de Nicolas Bouvier…

Extraits

Love song 1
Un peu de gris, un peu de pluie
Et c'en est déjà presque trop
Il faut chanter si bas pour t'endormir
Circé du bord des larmes

Frêle et fragile comme tu l'es
Parfois je me demande
D'où te viennent ces largesse d'ombre
Et dans quels jeux silencieux tu t'égares
Avec cette soie dévidée dans le noir
Sans doute ne sais-tu pas toi-même
Pour quelle lumière inconcevable
Tu as préparé tant de nuit

Auberge aveugle du chagrin
Ouverte et jamais pleine
Mon beau bémol
Ma douce haine

Ton secret, tes couloirs
Tes veines
Où j'habite et retiens ma voix.


« Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu’on arrête la voiture et passe la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l’eau bouillir sur le primus à l’abri d’une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s’en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, et propos rares, en cigarettes, puis l’aube se lève, s’étend, les cailles et les perdrix s’en mêlent... et on s’empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s’étire, on fait quelques pas, pesant moins qu’un kilo, et le mot «bonheur» paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive.

Finalement, ce qui constitue l’ossature de l’existence, ce n’est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d’autres penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible coeur.»
Nicolas Bouvier, L’Usage du Monde


«L'odeur de melon n'est bien sûr pas la seule qu'on respire à Belgrade. Il y en a d’autres, aussi préoccupantes ; odeurs d’huile lourde et de savon noir, odeurs de choux, odeurs de merde. C’était inévitable ; la ville était comme une blessure qui doit couler et puer pour guérir, et son sang robuste paraissait de taille à cicatriser n’importe quoi. Ce qu’elle pouvait déjà donner comptait plus que ce qui lui manquait encore. Si je n’étais pas parvenu à y écrire grand-chose, c’est qu’être heureux me prenait tout mon temps. D’ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu.»
L'usage du monde

lundi 16 août 2010

Sur les pas de nicolas bouvier…



Les jours de pluie
Pour voyager ni lourd ni pressé
Je fréquente ces jours-ci nicolas bouvier
Des mots qui se déposent en douceur
sur la respiration du temps
qui donnent des ombres à l'espace
Et ce regard qui scanne ces valises
Que nous traînons tous en soi
Immobiles ou agités
Hier comme aujourd'hui…


Extraits

« La musique comme la lumière ou la souffrance n'a pas de patrie. Depuis des millénaires on entend dire qu'elle est la mère de tous les arts.
(…)
Tout ce qui est conscient au monde est aussi harpe qui vibre, en majeur ou en mineur, dans l'encens et la pourpre ou dans les cris et le sang.
Cette mère universelle n'accepte pas que ses fils nantis écrasent ses fils déshérités.
Elle est plus forte que les écluses que nous avons construites par ignorance ou aveuglement pour séparer Bach de Fats Waller, Yehudi Menuhin de Ravi Shankar (…).
C'est la meilleure boussole dans nos vies transitoires et c'est aussi le meilleur apprentissage de la mort.
Cette musique-mère suit chaque battement de chaque cœur jusqu'à la dernière ronde et jusqu'au silence. De tous les remèdes que cette planète bleue où nous vivons nous offre, la musique est le seul à être également partagé. Peu importe qu'on soit de ceux qui la donnent ou de ceux qui la reçoivent.»

Le hibou et la baleine

«L'écriture naît d'une illusion: illusion que je suis meilleur que moi-même, plus pénétrant, généreux et sensible. Illusion aussi que je suis capable d'écrire. Lorsque cette illusion est maintenue assez longtemps —comme un révélateur qu'on porte à température— elle devient réalité, j'écris et je m'ajuste aux exigences de l'écriture. L'écriture c'est mon théâtre et si je ne sais pas toujours comment la pièce commence, je sais par contre qu'elle finit bien.»
Le vide et le plein

«Si l'on comprenait tout, il est évident que l'on n'écrirait sur rien. On n'écrit pas sur: deux + deux = quatre. On écrit sur le malaise, sur les sentiments complexes qui naissent de deux + deux = trois ou cinq.
Ainsi, le voyageur écrit pour mesurer une distance qu'il ne connaît pas et n'a pas encore franchie.»

Le vide et le plein

jeudi 12 août 2010

Carte postale...


Notre pèlerinage amoureux se poursuit avec parfois, pour les urgences, un coup de main haut placé!!!

dimanche 25 juillet 2010

Les heures longues

En attendant celle
qui me donne chaque jour
le goût de mourir un peu moins...


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(merci gaston miron pour tes mots...)