samedi 28 juillet 2007

Amnésie


Chaque matin, je désapprends ton corps
ses odeurs, mes gestes…
J’y surprends les bruits de nos vies…
En improvise une autre musique
parfois caressante comme la lumière de l’aube
ou encore sauvage comme un imprévu…

Alors… mes doigts dansent sur ta peau
comme le clapotis de la pluie sur un parapluie
Ou encore, mes mains, mon corps ragent tel un orage
qui tonne et foudroie tes désirs…

Chaque matin nous nous réveillons
Nus et aveugles
De nos hiers…
Heureux de pouvoir les redessiner à l’infini…

Nuit d’ébène…


Des bijoux qui scintillent
Ta nudité qui m’aveugle
Tes yeux qui voyagent
Dans des futurs qui m’échappent
Tes lèvres coffre-fort
Sur des secrets d’une infinie richesse
Tes seins debout et fiers
Pointant toutes ces libertés
Comme autant de continents
À conquérir…

Depuis...




Te dire…
Chaque fois que je reprends la route
je dérape, je « déroute », je m’isole…
De crainte qu’on m’impose
une nouvelle absence…

Chaque fois que je repars
quelque chose en moi se fragilise…
Suffit alors d’une chanson, d’une allusion
et je m’égrène…
Ma belle emmerdeuse
tu me noues encore l’estomac
me mets le cœur en étau…
Ton absence omniprésente...

N’empêche ce matin
J’ai vu dans les teintes contrastées du jour naissant
Une ombre autre que la tienne…

mercredi 25 juillet 2007

Voyages dans nos futurs...



Avec plus ou moins de subtilité
Nous marchons sur les cimetières de notre passé
Parfois inquiets, le plus souvent cyniques
Face aux fantômes qui le hantent…
Après tout…
Qu’avons-nous à faire du passé décomposé?

Et puis au détour d’un jour sans importance
Par rapport à l’éternité
Le futur antérieur nous rattrape…
Nous posons alors ce geste anodin
ADN de la pérennité de notre clan
Qui nous arrache une larme
Parce qu’il signe à jamais notre appartenance…

Mirages (journal de T)


Ici
J’avais imaginé une terre promise
que le désert a envahi
Ici
J’avais dessiné la maison rêvée
qu’une tornade a soufflée
Ici
J’ai « désépousé » tous nos mariages
de blancs à noirs…
D’ici
J’ai cherché un ailleurs…

lundi 23 juillet 2007

Quand l'été te rend hommage...


Ému
je marche quelques pas derrière toi
Le soleil
dessine ton corps en ombre chinoise
à travers
le tissu léger de ta robe d’été…
Voyeur
comme aux premiers jours de nos amours…
Désirable
comme une ombre qu'on sait celle du bonheur!

samedi 21 juillet 2007

Éclipse de soleils (journal de T)




Pour la première fois, je me suis éveillée à bout de souffle
le cœur en chamade trempée d’une peur que j’ignorais jusque-là…
Pour la première fois, je me suis sentie attirée par le fond…

Pour la première fois, j’ai eu la chienne de ma vie
parce que l’image et le goût de ma mort ont persisté longtemps après mon réveil…
parce que pour la première fois, ma vie a perdu de sa légèreté
et que même, en jetant du lest, elle tombait quand même!

Pour la première fois de ma vie, j’ai su que je ne serais plus jamais la même…
Pour la première, je me suis demandé combien longtemps, je pourrais sauver les apparences…
Vous savez, vous, combien de temps il faut pour que la lumière
qui nous allume s’éteigne???

Univers parallèles


Éteins la lune…
Que les cieux de tes yeux
Guident ma nuit
Que je puisse y lire
L’histoire de tes univers
Depuis ton « big bang »…

Éteins la lune
Que ton corps
Soit mon trou noir
Absorbant ma galaxie
Que nous puissions enfanter
De nouvelles constellations…

Siffler un air ancien...



Lorsque je me demandais inquiet
si nous laisserions ici-bas une trace de notre passage
Tu me disais que nos pas étaient trop légers
pour y dessiner une empreinte visible
que seule demeurerait peut-être la musique
de nos désirs
que d’autres après nous rejoueraient
pour leurs plaisirs…

Ma belle emmerdeuse...


Depuis hier
J’avance sur des chemins de pluie
Les poings fermés sur mon impuissance…
En ce moment
Je t’aime pis j’t’en veux
Ma belle emmerdeuse
Ma dompteuse de vents
Ma « souleveuse » de questions
Ma trapéziste des mots
Ma contorsionniste d’idées
Ma jongleuse de tendresse
Mon acrobate de la caresse
Mon échassière d’horizons

Depuis hier
J’avance sur des chemins de pluie
Les poings fermés sur mon impuissance
En ce moment
Tu n’imagineras jamais à quel point
Je t’aime pis j’t’en veux
De ne pas m’avoir attendu
Avant de faire ton dernier tour de piste
Ma superbe et éternelle emmerdeuse



Dans mes rêves éveillés, je soulève inlassablement chacune des dernières secondes que nous avons partagées dans l’espoir d’y trouver un mot, un geste furtif qui m’auraient échappé…
Je n’y retrouve que le miel de tes yeux, tes mains qui rient et ton cœur qui butine d’une tendresse à l’autre…

Dans mes rêves éveillés, je force la porte de tes heures, je fouille dans leurs placards pour y trouver d’insondables secrets…
Je ne retrouve pourtant, dans les tiroirs de ton âme, que tous ces bouts de vie
que tu as porté avec tant d’élégance et de sensualité…

Dans mes rêves éveillés, je bouscule mes jours engourdis
Pour qu’ils me disent
À quel moment, tu as perdu le goût de l’inconnu
À quel moment, tu as bifurqué vers ce chemin de traverse qu’est le désespoir
À quel endroit, nous nous sommes perdus de vue
Si tu as cru un instant que nous t’abandonnions?

Ma douce, ma tendre, ma belle amie
Sache que de ce côté-ci de la mort
J’espère que ton passage de l’autre côté t’aura libérée de tes douleurs…
Ici, faudra y mettre du temps…



Je suis entré sur la pointe des pieds avec au ventre l’angoisse sourde d’un voleur craignant d’être pris sur le fait. Il régnait dans chaque pièce un de ces silences respectueux qui se fait écho à lui-même comme ceux qu’on retrouve dans les cathédrales. Une lumière enveloppante se déposait avec respect sur tout ce qu’il nous reste désormais de toi et que j’ai pour mandat d’emballer. Puis, en posant le nez sur les effluves de ce parfum que j’ai tant aimé mon cœur a explosé, mon corps s’est atomisé…

Je suis demeuré un temps assis par terre au milieu du salon, immobile alors que s’échouaient avec fracas sur les récifs de ma mémoire nos souvenirs communs. J’ai mis encore longtemps avant de procéder à un premier inventaire de ces petits riens qui meublaient tes jours afin de leur trouver des héritiers. Je n’ai prévu garder que les objets de Souris qui chagrine et ce classeur cartonné où tu conservais dans un joyeux fouillis tes esquisses, nos mots et, à ma grande surprise, un journal! Je ferai encadré quelques dessins, retournerai aux expéditeurs leurs mots mais je ne sais à quel moment j’aurai le courage de plonger dans les entrelignes de ta vie… Le souhaites-tu seulement?

Carnets de voyages (1 et 2)


J’ai lacé mes souliers
enlevé mes œillères
engrangé quelques cahiers…
Je cherche demain des sentiers
où me perdre
en attendant de vous retrouver!

Ce soir, les yeux plantés
dans le relief étoilé
d’un ciel anthracite
je penserai à vous
qui, en Turquie, en Chine, à Madagascar
ou dans mes Ailleurs plus proches
se demandent comme moi
dans quelle direction c’est… l’infini!!!



Devant moi, un chien court avec la même évanescence que les odeurs qu’il poursuit. Un chat inquiet se faufile entre deux rayons de soleil, s’arrête sur un silence avant de disparaître dans l’ombre rassurante d’une galerie fleurie qui sent aussi le thym et le romarin. Et puis, cette odeur de café qui s’insinue subtilement avec au-dessus les plus beaux yeux verts… Hypnose!

Premiers bonheurs d’un matin grégorien où la lumière oblongue orchestre les murmures de milliers de vies encore engourdies.

Insatisfactions...



Qui aurait dit qu’un jour…
Y’aurait trop d’oxygène dans l’air
Trop de sel dans la mer
Trop de vent dans la tempête
Trop de pluie dans l’averse
Trop de soleil dans l’éclairci
Trop de flamme dans le feu
Trop de moi en nous
Trop de toi en tout!

Qui aurait dit qu’un jour…
Trop ne serait jamais assez!

(inspiré des conversations de ma soirée bien arrosée dans un bar)

Terre d'accueil


Seul, sur la mappemonde d’une nuit d’encre,
je redessine peu à peu mes repères…
Je revis…

J’embrasse à peine tes pôles
que déjà mes mains glissent vers ton équateur…
J’explore la canopée de ta forêt
avant de plonger dans son humide intimité…
Je m’abreuve de tes fleuves, remonte jusqu’à leurs sources…
Y trouverais-je l’Eldorado?

Marcher en pays sages...


Marcher a toujours été pour moi un bonheur indicible…
Une façon d’arpenter ce que je suis, de redécouvrir les paysages qui m’habitent mais aussi et surtout de fréquenter l’horizon des autres…
C’est aussi un souffle, une respiration qui épouse la géographie des lieux : vallées ondoyantes où dès que l’œil se pose, il se repose!; sensualité des brumes qui habillent au petit matin un lac chatoyant; textures uniques de certaines lumières ou encore, la nuit, le vertige de plonger dans l’infini de la voie lactée…
Même dans ses débordements, la nature reste souvent d’une spectaculaire beauté!



Ce matin, entre deux respirations, debout entre toutes ces lumières inimaginables qui illuminent ces rencontres fortuites du ciel, de la terre et de la mer, j’ai cru un moment pouvoir reproduire la signature de l’éternité…



Marcher, c’est arpenter le paysage pour y découvrir ces petits riens qui s’inscrivent dans la patience des jours; c’est souvent en fait prendre le temps de prendre son temps, de s’inventer un présent où l’avenir n’est pas déjà derrière nous!



Encore gorgé de nuages, le jour toussote ses premières lueurs…

Dans le parc, les ombres furtives cherchent à se donner de la contenance après le cauchemar de la nuit dernière où un ciel fâché a zébré et tonné des histoires d’horreur jusqu’aux petites heures…

Mais, ce matin, rien à craindre, l’aurore te ressemble avec sa brise parfumée, qui s’essouffle en remontant jusqu’à nous, porteuse de la musique homéopathique de la marée montante… Je te prends dans mes bras et nous dansons enlacés sur un parquet de brume posé en mosaïque à la surface de l’eau. Si je t’aime?

mardi 17 juillet 2007

chemins de traverse




Je flâne toujours sur mes chemins
avec dans ma besace
mes urgences de dire…
Mais comme j’ai le pas lent
mes amours et mes colères
vous font souvent sourire!!!

Je croise parfois ces autres chemins
où vous courez à bout de souffle
autour de l’instant présent…
Vos pas engourdis de vos urgences
font fi de vos amours
et alimentent d’étranges colères...

Je fréquente ces chemins
que vos urgences ignorent
depuis assez longtemps
pour imaginer votre colère
alors que dans l’abandon de la dernière courbe
vous regretterez ce monde
qui finalement vous aura plus changé
que vous ne l’aurez changé…
Mais, surtout cet amour
qui vous fera alors tant pleurer!!!

samedi 14 juillet 2007

Pas de quartiers...



Ici, un soleil dru accouche de la réalité avec difficulté… Dans cette banlieue de la vie, on se méfie même des ombres, perçues comme autant d’oasis incertaines. Imaginez alors, lorsque la nuit y tombe comme une chape de plomb sur vos angoisses…

Ici, on cherche encore qui est le con qui a fait de ce lieu, pas si mal après tout, une franchise de l’enfer… et, ce que les âmes qu’on y trouve ont bien pu faire pour qu’elles alimentent ainsi ses fourneaux!

Un verre de trop?

Préliminaires..



J’ai appris le nom des nuages
parce tu y es souvent
J’ai appris les constellations de tes ciels de nuits
pour y partager ta bonne étoile
J’ai appris les zones d’ombre de tes jardins
pour éviter de les piétiner
J’ai appris tes pourquoi, tes comment
sans chercher à en être la réponse
J’ai appris…
J’ai tellement appris
avant de te prendre…

jeudi 5 juillet 2007

Ton instrument…




Quand tu fredonnes ces gestes
Qui déraisonnent mon corps
Je déparle de moi...
Je deviens volontiers la portée
De toutes tes musiques…

dimanche 1 juillet 2007

Inspiration?









Je dessine par oreille


Avec les mots qui me tombent des mains!