mardi 31 août 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (4)


Les marées de mon fleuve-mer
Vous échouent parfois
Sur une de ces îles
Qui a tant erré
Qu'elle a le fini lisse
Du bois flotté
Et comme ciel étoilé
Des éclats des galets humides…

dimanche 29 août 2010

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (3)

(nous y avons posé le pied)

Des airs de rien
À hauteur de toundra
Se faire le pas léger
Par respect pour l'éternité
Que la vie prend ici à s'enraciner
Avancer là où nos yeux marchent
En suivre les sentiers sinueux
Jusqu'à retrouver ses origines
Entendre les millénaires d'une terre
Le pas des avant
Leurs prières païennes
Leurs sacrifices consentis
Puis le bruit des conquérants
Pour les effacer
Jusqu'à ce qu'ils deviennent
Et nous après
Des exilés de l'intérieur
Paysages arides mais résistants
Où l'on devine toujours
La rondeur de la terre

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (2)

(vue d'un sentier du fjord du Saguenay
trouvez le voilier)

Des falaises mange ciel
Des sentiers si minces
Que le vide les bouffe à la montagne
Des contrebas mer et ciel
Des monts dessinés
À grands coups de crayon irrévérencieux
Avec des arbres comme plantés là
Par un peintre fou
Sur des pentes si abruptes
Que la vie s'y grafigne une survie

Le jour s'y essouffle plus vite
Sa géographie se drape d'embruns
Ses nuages se font "paysagivores"
Il y règne bientôt
Un silence minéral
Et une quiétude végétale
Avec soudain cette envie d'ailes
De planer sur les courants
Mouvants de son corps salin.

Carnets à rebours d'un flâneur impénitent (1)

(détail d'un graffiti sur un mur d'Hochelaga)

J'adore le corridor des arrivés
Moins celui des départs
Surtout quand ce dernier
Sous-entend qu'un "nous"
Doit redevenir deux "je" !

Nous voilà donc au bord d'une infinie tristesse, néanmoins sans vertige parce qu'un rempart nous empêche de perdre pied…

samedi 28 août 2010

Dans une galaxie près de chez moi...

Histoire d'oublier que nous en sommes à compter les heures plutôt que les jours... un peu d'humour!

(photos de LG et Sophie P. prises autour de "chez nous")


Des noms prédestinés???




Et tant qu'à être près des pompes funèbres... De petits souvenirs avant de repartir?




mercredi 18 août 2010

En passant...

(photo LG - vieux port de Montréal)

Parce que je vous aime bien…
Parce que je marche des jours heureux
Silencieux
À ramasser des cailloux
Qui deviendront peut-être des mots…
Je vous laisse en attendant
Encore ceux de Nicolas Bouvier…

Extraits

Love song 1
Un peu de gris, un peu de pluie
Et c'en est déjà presque trop
Il faut chanter si bas pour t'endormir
Circé du bord des larmes

Frêle et fragile comme tu l'es
Parfois je me demande
D'où te viennent ces largesse d'ombre
Et dans quels jeux silencieux tu t'égares
Avec cette soie dévidée dans le noir
Sans doute ne sais-tu pas toi-même
Pour quelle lumière inconcevable
Tu as préparé tant de nuit

Auberge aveugle du chagrin
Ouverte et jamais pleine
Mon beau bémol
Ma douce haine

Ton secret, tes couloirs
Tes veines
Où j'habite et retiens ma voix.


« Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu’on arrête la voiture et passe la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l’eau bouillir sur le primus à l’abri d’une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s’en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, et propos rares, en cigarettes, puis l’aube se lève, s’étend, les cailles et les perdrix s’en mêlent... et on s’empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s’étire, on fait quelques pas, pesant moins qu’un kilo, et le mot «bonheur» paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive.

Finalement, ce qui constitue l’ossature de l’existence, ce n’est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d’autres penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible coeur.»
Nicolas Bouvier, L’Usage du Monde


«L'odeur de melon n'est bien sûr pas la seule qu'on respire à Belgrade. Il y en a d’autres, aussi préoccupantes ; odeurs d’huile lourde et de savon noir, odeurs de choux, odeurs de merde. C’était inévitable ; la ville était comme une blessure qui doit couler et puer pour guérir, et son sang robuste paraissait de taille à cicatriser n’importe quoi. Ce qu’elle pouvait déjà donner comptait plus que ce qui lui manquait encore. Si je n’étais pas parvenu à y écrire grand-chose, c’est qu’être heureux me prenait tout mon temps. D’ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu.»
L'usage du monde

lundi 16 août 2010

Sur les pas de nicolas bouvier…



Les jours de pluie
Pour voyager ni lourd ni pressé
Je fréquente ces jours-ci nicolas bouvier
Des mots qui se déposent en douceur
sur la respiration du temps
qui donnent des ombres à l'espace
Et ce regard qui scanne ces valises
Que nous traînons tous en soi
Immobiles ou agités
Hier comme aujourd'hui…


Extraits

« La musique comme la lumière ou la souffrance n'a pas de patrie. Depuis des millénaires on entend dire qu'elle est la mère de tous les arts.
(…)
Tout ce qui est conscient au monde est aussi harpe qui vibre, en majeur ou en mineur, dans l'encens et la pourpre ou dans les cris et le sang.
Cette mère universelle n'accepte pas que ses fils nantis écrasent ses fils déshérités.
Elle est plus forte que les écluses que nous avons construites par ignorance ou aveuglement pour séparer Bach de Fats Waller, Yehudi Menuhin de Ravi Shankar (…).
C'est la meilleure boussole dans nos vies transitoires et c'est aussi le meilleur apprentissage de la mort.
Cette musique-mère suit chaque battement de chaque cœur jusqu'à la dernière ronde et jusqu'au silence. De tous les remèdes que cette planète bleue où nous vivons nous offre, la musique est le seul à être également partagé. Peu importe qu'on soit de ceux qui la donnent ou de ceux qui la reçoivent.»

Le hibou et la baleine

«L'écriture naît d'une illusion: illusion que je suis meilleur que moi-même, plus pénétrant, généreux et sensible. Illusion aussi que je suis capable d'écrire. Lorsque cette illusion est maintenue assez longtemps —comme un révélateur qu'on porte à température— elle devient réalité, j'écris et je m'ajuste aux exigences de l'écriture. L'écriture c'est mon théâtre et si je ne sais pas toujours comment la pièce commence, je sais par contre qu'elle finit bien.»
Le vide et le plein

«Si l'on comprenait tout, il est évident que l'on n'écrirait sur rien. On n'écrit pas sur: deux + deux = quatre. On écrit sur le malaise, sur les sentiments complexes qui naissent de deux + deux = trois ou cinq.
Ainsi, le voyageur écrit pour mesurer une distance qu'il ne connaît pas et n'a pas encore franchie.»

Le vide et le plein

jeudi 12 août 2010

Carte postale...


Notre pèlerinage amoureux se poursuit avec parfois, pour les urgences, un coup de main haut placé!!!