mercredi 18 août 2010

En passant...

(photo LG - vieux port de Montréal)

Parce que je vous aime bien…
Parce que je marche des jours heureux
Silencieux
À ramasser des cailloux
Qui deviendront peut-être des mots…
Je vous laisse en attendant
Encore ceux de Nicolas Bouvier…

Extraits

Love song 1
Un peu de gris, un peu de pluie
Et c'en est déjà presque trop
Il faut chanter si bas pour t'endormir
Circé du bord des larmes

Frêle et fragile comme tu l'es
Parfois je me demande
D'où te viennent ces largesse d'ombre
Et dans quels jeux silencieux tu t'égares
Avec cette soie dévidée dans le noir
Sans doute ne sais-tu pas toi-même
Pour quelle lumière inconcevable
Tu as préparé tant de nuit

Auberge aveugle du chagrin
Ouverte et jamais pleine
Mon beau bémol
Ma douce haine

Ton secret, tes couloirs
Tes veines
Où j'habite et retiens ma voix.


« Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu’on arrête la voiture et passe la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l’eau bouillir sur le primus à l’abri d’une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s’en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, et propos rares, en cigarettes, puis l’aube se lève, s’étend, les cailles et les perdrix s’en mêlent... et on s’empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s’étire, on fait quelques pas, pesant moins qu’un kilo, et le mot «bonheur» paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive.

Finalement, ce qui constitue l’ossature de l’existence, ce n’est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d’autres penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible coeur.»
Nicolas Bouvier, L’Usage du Monde


«L'odeur de melon n'est bien sûr pas la seule qu'on respire à Belgrade. Il y en a d’autres, aussi préoccupantes ; odeurs d’huile lourde et de savon noir, odeurs de choux, odeurs de merde. C’était inévitable ; la ville était comme une blessure qui doit couler et puer pour guérir, et son sang robuste paraissait de taille à cicatriser n’importe quoi. Ce qu’elle pouvait déjà donner comptait plus que ce qui lui manquait encore. Si je n’étais pas parvenu à y écrire grand-chose, c’est qu’être heureux me prenait tout mon temps. D’ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu.»
L'usage du monde

2 commentaires:

Kat Imini a dit...

Sourire, tu sais quoi Luc..., nous aussi nous t'aimons bien, enfin là je parle pour d'autres, sans aucune délégation. Donc, je reprends, tu sais quoi Luc..., moi aussi je t'aime bien, je dirais même je t'aime beaucoup, merci de nous faire découvrir les mots de Nicolas Bouvier, je t'embrasse.

Hubert Lemaire a dit...

Kat a tout dit...Merci Luc!