vendredi 30 avril 2010

Le vent ne fera jamais d'un lac un miroir*

Un de ces matins
Où il y a de la rosée
Sur les toiles d'araignée
De ma mémoire
J'y remonte le fil oblique
De la lumière oblongue du temps
Toujours interloqué
Par le design complexe
De ces perles ordonnées et luisantes
Qui s'accrochent élégamment
Au bric à braque de mon passé

Tous ces moments empilés
La poussière des années accumulées
Et l'espace de plus en plus encombré
M'obligent cependant à penser
Qu'il me faudra peut-être bientôt
Choisir ceux que j'y déposerai
Ou alors me contraindre
À en jeter les plus futiles…

Lorsque je monte ainsi au grenier
Je me demande fréquemment
Et si plus on avait de souvenirs
Et plus on y passait de temps
Moins on avait de présent
Et envi d'avenir?

N'empêche saurais-je enterrer
Une part même infime de moi
Sans craindre le regret
D'un jour ne plus l'y retrouver
Et si détruire du coup
Ces toiles uniques qui les relient
M'enlevait progressivement
Le goût d'y remonter
Ne me resterait-il alors
Que le grand oubli?

(*) une sentence de Gilles Vigneault me semble-t-il!

vendredi 16 avril 2010

Si souvent…





Elle me fait oublier
Le poids du temps
La peur de me perdre
Le vide où me pendre
La morsure de la mort
L'inconstance de l'éternité…

Si souvent elle me fait exister!

mardi 13 avril 2010

Salut Michel Chartrand

L'annonce ce matin de votre silence définitif m'a laissé sans voix! Étrange paradoxe face au départ d'un homme de paroles… celle constante, sonore, vitriolique lorsqu'elle se gonflait de toutes les misères du monde; celle toujours libre pour affronter toutes les injustices et énoncer ces vérités qu'on ne veut pas toujours entendre; celle qui savait aussi pourtant se faire si douce et si grave lorsqu'elle citait vos poètes préférés…
Nos chemins se sont croisés la première fois au moment où se cristallisaient mes valeurs, mes choix de vie… Vous l'ignorez sans doute M. Chartrand, mais je vous dois beaucoup pour ce que je suis devenu, et pour le fait que je suis toujours capable de me regarder sans gène chaque matin dans la glace!

dimanche 4 avril 2010

À tes côtés



Je porterai ton chagrin
Jusqu'à mes derniers retranchements
Je l'ensevelirai là même
Où on m'enterrera
En même temps que lui

L'espoir à la lueur d'une chandelle



Dehors une lumière assombrie
à l'idée de ne plus exister
que pour ces ombres
que nous sommes devenues…

En nous des rêves vacillants
comme une caresse
sur une peau de chagrin…

Reprendre goût à sa vie


Il y avait ce matin dans l'air
Ce premier frisson de bonheur
Qu'apporte le vent du printemps

Le printemps qui dénude
Le printemps qui sève
Le printemps jouvence…