vendredi 30 avril 2010

Le vent ne fera jamais d'un lac un miroir*

Un de ces matins
Où il y a de la rosée
Sur les toiles d'araignée
De ma mémoire
J'y remonte le fil oblique
De la lumière oblongue du temps
Toujours interloqué
Par le design complexe
De ces perles ordonnées et luisantes
Qui s'accrochent élégamment
Au bric à braque de mon passé

Tous ces moments empilés
La poussière des années accumulées
Et l'espace de plus en plus encombré
M'obligent cependant à penser
Qu'il me faudra peut-être bientôt
Choisir ceux que j'y déposerai
Ou alors me contraindre
À en jeter les plus futiles…

Lorsque je monte ainsi au grenier
Je me demande fréquemment
Et si plus on avait de souvenirs
Et plus on y passait de temps
Moins on avait de présent
Et envi d'avenir?

N'empêche saurais-je enterrer
Une part même infime de moi
Sans craindre le regret
D'un jour ne plus l'y retrouver
Et si détruire du coup
Ces toiles uniques qui les relient
M'enlevait progressivement
Le goût d'y remonter
Ne me resterait-il alors
Que le grand oubli?

(*) une sentence de Gilles Vigneault me semble-t-il!

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