vendredi 23 février 2007

Question de rondeur?




Pour la rondeur d’un sein ou d’une fesse,

combien d’hommes se sont inventés un destin?

vendredi 16 février 2007

Inhibition




Je me cannibalise de l’intérieur en même temps que j’expulse une part de moi…

Je me dissous jusqu’à perdre toutes mes couleurs, à devenir invisible…

Je ne suis plus alors ni moi, ni encore lui… sans doute plus près de la texture des fantômes qui, paraît-il, hantent ces lieux…

Zombie, je fais un pas, étonnée de ne pas sombrer dans un gouffre… la lumière m’attrape, me fouette… et je n’existe plus… je suis déjà celui qu’ils attendaient!

Je me retrouverai tantôt, plus ou moins seul, comme chaque fois, encore dopée de trop d’adrénaline, dans le noir des coulisses, auréolé de l’instant, inquiet du lendemain!

(hommage à un ami qui persiste et signe)

mercredi 14 février 2007

hivernitude




J’affronte sourd
à contre vent
les bourrasques
de nos amours…

Je marche aveugle
sous zéro
dans les pas
de nos avenirs...

Mais je conserve
dans mes veines
l’ADN de ta sève...

Comme autant de promesses
De printemps…

lundi 12 février 2007

Pour toutes ces géographies oubliées...



Ici, même la nuit ne dort pas, elle transpire, elle a le souffle court...
Et quand elle est blanche de toutes ces noirceurs,
le monde se tourne et se retourne dans son lit, inconfortable.

Pourtant, le petit matin aura tout au plus
les yeux cernés et le regard fuyant…
Si, ici, la lumière ébouillante le fond de l’air et étouffe l’espoir…
Ailleurs, elle fait à peine cligner des yeux...

samedi 10 février 2007

L'empire des sens...



Je parle la langue
De tes lèvres
Je chante la musique
De ta peau
Je danse les contours
De ton corps

J’entends l’infini
De tes yeux
Je goûte les prières
De ton sexe
Je sens l’absolution
De tes caresses
Je tâte les frontières
De ma folie…

Et je sombre
Dans ta lumière…

mardi 6 février 2007

Les camions de pompier ne font pas toujours rever...





Ça hurle, ça crie…
« Sortez de là, le feu est pris!!! »
J’émerge du sommeil
Comme une plongeuse
Trop longtemps en apnée
Mes rêves étouffent… c’est le cauchemar!

Ça hurle, ça crie…
Mon esprit paniqué se cherche des bouées
Je sauve quoi?
Pour que maintenant soit tantôt
Pour que là, soit aussi demain
Pour que je, soit encore nous!

Ça hurle, ça crie toujours
Au moment où policiers et ambulanciers le maîtrisent…
Difficile d’admettre
Sur le coup
Qu’il me faudra moins de temps pour m’en remettre
Que lui, pour se débarrasser de ses démons intérieurs…

(histoire recueillie, à mon retour, de ma voisine)

welcome home...




Déjà, comme souvent, la vue du pont Jacques-Cartier m’a rassuré, avec ses éternels embouteillages, ces brumes de mer qui l’enveloppent en ces tellement moins degrés celsius que leur seule évocation fait frissonner même nos zones érogènes les plus intimes, les plus inavouables!

Chaque fois, je retrouve, en même temps que ce décor, les repères récents de ma vie… Une vie heureuse, écorchée, pleine d’ambiguïtés, de bonheurs, de révoltes… Je retrouve MA vie quoi! Semblable à toutes les autres, sans doute… mais que je sacrifierais volontiers sur l'heure pour qu'elle demeure à jamais ce qu'elle est…

Le pont franchi, je redécouvre d'abord, par la fenêtre du bus, ces gens qui n’ont plus d’intérieurs pour se réchauffer qu’eux-mêmes (une minorité si visible qu’on ne la voit plus); mais aussi cette curiosité pour toutes ces vies si différentes que je devine, en ombres chinoises, derrière ces milliers de fenêtres qui s’allument à mesure que le jour s’éteint… Je retrouve encore une fois et avec bonheur cette chaleur inextricable qui monte en soi quand on se sait bien et vraiment chez soi!

Et, quelque part, au fond de moi, cet espoir, qu'un jour, quelqu'un m'attendra à nouveau sur le quai…

samedi 3 février 2007

Deuxième adieu...



Tu viens de glisser définitivement du côté du souvenir. Un paradoxe, quand on y pense, pour quelqu’un qui n’avait plus de mémoire!

Je me rappelle que tu as d’abord oublié mon nom avant de me rebaptiser de tous ceux des hommes qui ont traversé ta vie dont celui de ton mari et de ton père…

Des tranches de ta vie se sont ensuite détachées comme des icebergs d’un glacier et ont glissé dans la mer de l’oubli pour s’y dissoudre définitivement…

Ainsi, peu à peu, tu as désappris la vie, perdu le goût des choses et tu t’es égarée dans des paysages intérieurs de plus en plus désertiques…

Puis, un matin, tu as irrémédiablement disparu dans une mort qui respirait encore… Me pardonneras-tu alors de m’être réjoui lorsque tu as finalement rendu l’âme cette nuit?

Y a-t-il un paradis pour ceux dont l’enfer fût de se consumer en eux-mêmes?

vendredi 2 février 2007

Je nous aime...




Chaque fois que je débarque chez toi, je m’étonne d’avoir oublié si vite que la nuit puisse être si noire; et le silence, si enveloppant!

Parce que, tu vois, ma ville ne dort jamais… elle sommeille, un œil toujours ouvert sur une insomnie; une oreille attentive au moindre cauchemar…

Parce que, comme dans toutes les villes, la mienne s’énerve matin et soir; s’agite le jour; se caresse, se blesse, et parfois même tue, la nuit venue…

Parce que cette ville survit, malgré nous, à toutes nos fatigues, nos peurs, nos angoisses…

Parce que, dans cette ville, que j’aime, il pleut ou il neige, selon les saisons, de l’inattendu…

Chaque fois que je débarque chez toi, je m’étonne d’avoir oublié si vite que ce fut, un jour, chez moi!

À ma plusss belle...




À "Laugre"

Un mot déplacé aura suffi pour qu’un peu de rose se dépose sur ta peau ivoire et que je devine que tu jetais, depuis peu et à notre insu, des morceaux d’enfance comme on lâche du lest, afin de pouvoir s’élever et de profiter de nouveaux vents portants…

Il aura suffi d’un regard, qui cherche à fuir pour la première fois, pour que je comprenne que la pudeur dresserait désormais un voile entre nous…

Il aura suffi de ce moment pour saisir que tu n’étais plus une enfant et entrevoir cette femme en devenir…

Il aura fallu cet instant d’éternité pour admettre que, désormais, tu t’appartenais davantage que tu nous appartenais!

Il aura, néanmoins, suffi d’un éclat de tendresse dans tes yeux pour me ramener le sourire et me savoir inscrit, j'ose l'espérer à jamais, comme une étoile au cœur de ta galaxie… Un repère qui saura toujours te rassurer lorsque tu traverseras les incontournables tempêtes à venir…