samedi 3 février 2007

Deuxième adieu...



Tu viens de glisser définitivement du côté du souvenir. Un paradoxe, quand on y pense, pour quelqu’un qui n’avait plus de mémoire!

Je me rappelle que tu as d’abord oublié mon nom avant de me rebaptiser de tous ceux des hommes qui ont traversé ta vie dont celui de ton mari et de ton père…

Des tranches de ta vie se sont ensuite détachées comme des icebergs d’un glacier et ont glissé dans la mer de l’oubli pour s’y dissoudre définitivement…

Ainsi, peu à peu, tu as désappris la vie, perdu le goût des choses et tu t’es égarée dans des paysages intérieurs de plus en plus désertiques…

Puis, un matin, tu as irrémédiablement disparu dans une mort qui respirait encore… Me pardonneras-tu alors de m’être réjoui lorsque tu as finalement rendu l’âme cette nuit?

Y a-t-il un paradis pour ceux dont l’enfer fût de se consumer en eux-mêmes?

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