mardi 30 janvier 2007

Poussières d'infini...




Entre une aurore boréale
Et le Téléjournal...
Qu’est-ce qui est le plus admirable?
Bernard de Rome
Et ce qu’il reste des hommes?
Ou la valse colorée
Des poussières d’étoiles?

dimanche 28 janvier 2007

Vies croisées




Je me suis égaré dans la ligne de vie, d’une main qui n’est pas la mienne…

Phoenix



Y’a de ce jours où je me sens lessivé, délavé par toutes ces marées du temps; nu et lisse comme ces pièces de bois qui s’échouent sur toutes les berges du monde…

Y’a de ces jours où je désespère de cette dérive des hommes, incapables d’ériger ces phares qui leur éviteraient de s’échouer sans cesse sur les mêmes récifs. Des écueils pourtant présents sur toutes ces cartes qui dessinent depuis des lustres les contours de notre avenir et où figure même une rose des vents pour nous aider à nous orienter…

Y’a de ces jours où je me réfugie dans les replis de ma vie et où je retiens mon souffle pour ne pas m’asphyxier…

Y’a de ces jours, comme aujourd’hui, où seule ta voix émergeant de notre éternité, m’arrache à moi, me remet au monde avec ce goût d’espérer, et même parfois d’aimer à nouveau…

vendredi 26 janvier 2007

En attendant, je te navigue…




Tu as gardé du vert de mer
dans les yeux
Et il y a encore du salin
dans ton souffle
Mais il y a trop de large
dans ton cœur
Et trop d’horizon
dans ta tête
Pour que je ne sois pas largué
tôt ou tard
loin de tes marées...

mercredi 24 janvier 2007

En nous...




Faudrait pouvoir refaire ce jour
comme on refait son lit...
Je m’y suis trop agité...
Il est sans dessus dessous
de nous...

Voilées...




T’as le sourire qui "rigole"…

Tu pleures?

Lire sur tes lèvres...



Je te dessine
avec les contours
de l’envers des jours…

Je t’espère
comme j’imagine
ma prochaine éternité…

Et, quand tu prendras forme...

Je te murmurerai
alors de ces plaisirs
qui font mouiller la nuit…

Et je boirai
enfin sur toutes tes lèvres
la rosée de nos matins…

lundi 22 janvier 2007

Itinérance



Tous les 15 jours, je me tais, j'émigre...
Je quitte le nid douillet qu'est ma vie
et où, nos douleurs de coeur et d'âme bénéficient, malgré tout,
d'un certain confort pour ne pas dire d'un confort certain...

Tous les 15 jours, je me tais, je regarde...
et je retrouve alors, sans voyeurisme,
toutes les nudités exposées de mes "amis" de L'Itinéraire
(le blog papier des gens de la rue de Montréal).

Tous les 15 jours, je me tais, j'admire...
ceux et celles qui ont retrouvé, dans l'instant,
un refuge plutôt qu'un cauchemar;
ceux qui émergent de ces ruelles si peu fréquentables
quand on a perdu le goût de se défendre;
ceux qui, malgré tout, reviennent
hagards, étourdis, sonnés
de sens uniques et de cul-de-sac...

Tous les 15 jours, je me tais, j'écoute...
les cris, les chants de ces humains largués,
heureux de constater qu'ils aient, malgré nous,
retrouvé leurs cordes vocales,
souvent rauques d'avoir consommé, jusqu'à la lie, la vie
pour néanmoins dire, slammer,
ou même murmurer leurs existences,
leurs plaies mais aussi leurs amours...

Tous les 15 jours, après m'être tu, les avoir lus, entendus,
je les salue, juste le temps de leur dire
que ce trop peu d'attention que je leur accorde
est inversement proportionnel
à l'estime que j'ai pour eux...


L'Itinéraire: www.itineraire.ca

Compte tenu des circonstances: à l'abbé Pierre qui a su, lui, être sensible, tous les jours, même à ceux qui ne croyaient, comme moi, ni à dieu, ni à diable... mais à l'amour sous toutes ses formes!

samedi 20 janvier 2007

Nuit blanche et jour nègre...



Imagine un instant
que pendant que tu dors...
la nuit, fiévreuse, éternue
et contamine tes rêves…

Imagine dès lors ton réveil:
un matin congestionné
un univers embué
des heures qui toussent
ta vie qui bronche!

Imagines un instant
que je sois l'antidote...
le coup de tonnerre
plutôt que le coup de foudre
si attendu...

Bon OK!

Oublie que la nuit puisse éternuer…
Et bonne journée!

Parfum




Elle est belle
comme la musique de la pluie
sur un toit de tôle un soir de mélancolie

Elle est enveloppante
comme la voûte céleste
par une nuit torride d’été

Elle est douce
comme un premier rayon de soleil
plombant sur deux corps assouvis

Elle est sauvage
comme un paysage sans horizon
toujours en quête d’infini

Elle est furtive
comme cette odeur océane
qui mouille encore dans mon lit

mercredi 17 janvier 2007

Sexe des anges



Le silence ronronne, lové au creux d’une journée qui ne mène nulle part. Tout au plus, tend-il parfois l’oreille pour s’assurer que rien ne vient troubler sa quiétude. Un ange passe alors et dépose un peu de tendresse à ses pieds. Le silence soupire, s’étire, puis s’enfuit dès le murmure feutré de la première caresse!

mardi 16 janvier 2007

Ennui



Elle déferle comme la pluie
Au matin
La cavalerie des hommes bleus-gris
Aussi tristes
Que leurs habits de camouflage…

Il s’en vont en guerre
Et au pas
Contrer les fluctuations imprévisibles
Des marchés de la vie
Dont ils ignorent l’économie…

Peu importe le sexe...



Les parfois de tes gestes
Les tantôt de tes mots
Les tout de même de tes mains
Les... bien sûr de ton amour
Les n’empêche de tes absences
Les... qui sait de ton retour…

Jardin de givre - Jardin secret



Montréal peut être si belle aux aurores lorsqu’elle est toujours emmitouflée dans sa couette de nouvelle neige. Ces matins-là, la texture de l’air change et, du coup, ça lui confère un parfum unique, pétillant, enivrant…

Ce sont ces effluves qui, ce matin, m’ont rappelé une femme exceptionnelle croisée l’automne dernier au cœur de son jardin. Un bel aménagement certes mais, en apparence, plus anarchique qu’esthétique. Un jardin longtemps demeuré secret parce que n’attirant guère l’attention des esthètes. Pourtant, ce jardin, elle le planifie avec tout autant de minutie que d’amour.

Imaginez un instant un jardin, à perte de vue, divisé en plusieurs zones bien délimitées. Ce jardin, elle le réinvente, saison après saison, depuis 15 ans maintenant. Un jardin qu’elle crée, les yeux fermés, inspiré par un nez, celui de l’homme de sa vie, aveugle… Des jardins qu’elle compose chaque fois comme on crée un parfum, simplement pour donner des saveurs et des couleurs aux étés de son vieux.

Je suis depuis, grâce à elle, plus sensible aux odeurs du temps qui passe et aux gens qui l’habitent…

Montréal le 16 janvier 2007

lundi 15 janvier 2007

inoubli



Un ciel de cendre.
Tu reposes sur le dos…
Au fond de la piscine
Les yeux ouverts sur le vide de la mort.

Soudain…
Ma vie ne sait plus nager
Le temps cesse de respirer
Le cœur perd la raison…

On s’arrange moins bien avec l’éternité
Lorsque nous restons seul sur le quai
Avec le poids des départs précipités
Et toutes ces valises abandonnées…

dimanche 14 janvier 2007

corps de chasse


Un coup de feu dans tes yeux

Et il saigne dans ma vie…

Retrouverais-je un jour

Au bout de mes doigts

Le goût de toi

Paysages


Ton corps étiré
Alangui

Tel un nuage
Qui s'effiloche
Dans l’infini du ciel

Jusqu’à ton sexe

Après s’être déchiré

Sur tes seins
Qui bandent

Sous la caresse du vent

Et d'un dernier rayon de soleil

As-tu remarqué?

Même les étoiles
Se pointent trop tôt

L’œil allumé
Pour te zieuter
Par la fenêtre du jour

Avant que le soir
Ne tire les rideaux!

Que de fois ces allés- retours

Furent habillés de toi…

Montréal – Québec – Montréal

Nostalgie




Montréal, 12 janvier.

Il pleut à verse. Une journée qui suinte la nostalgie…

Depuis ce matin, en fait, il poudroie des souvenirs d’enfance.

Une enfance ensevelie sous des bancs de neige dans lesquels nous nous creusions des forteresses où, de crainte d’être avalés par la souffleuse, nous ne nous attardions guère…
De doigts et d’orteils que nous ne sentions plus et qui picotaient parfois douloureusement en dégelant…

De paysages ployants sous le poids de la dernière bordée de neige ce qui leur conférait l’aspect d’une photo noir et blanc…

De randonnées en « ski-bottine » agrippé au pare-choc arrière d’une auto ou d’un camion…

Du bonheur simple d’avaler une soupe poulet et nouille alors qu’une chaleur engourdissante envahissait déjà nos pommettes et nous rendait les paupières si lourdes que le sommeil nous gagnait…

De rêves où nous replongions dans les petits bonheurs de l’hiver…


Où et quand a-t-on bien pu perdre le goût de l’hiver?

distraction

Je viens tout juste de réaliser que le soir avait dû s'enfarger, puisque la nuit est tombée...

Les yeux plantés dans le relief étoilé d'un ciel anthracite, je pense à tous ceux et celles qui, en cette nuit, en Turquie, en Chine ou à Madagascar se demanderont aussi dans quelle direction c’est... l’infini!

Belle




Rappelle-toi que..

Ensemble, nous avons d’abord égaré des bouts de nuits, dispersé quelques après-midi et même noyé quelques-uns de nos matins avant de se perdre…
N'empêche...

J’te l’ai tu dit

Que t’es belle

Comme un rayon de lune

Jouant sur les cordes d’un violoncelle

Belle comme le fleuve

Étal ou rugissant

Belle comme toutes ces saisons

Que je rêve d’habiter

Belle comme ce pays

Où je rêve d’immigrer

Belle comme un moment d’éternité

Lorsque les corps se dénouent

Belle comme le désespoir

De ceux que tu ignores

Belle comme un graffiti

Sur les murs de l’ennui

Belle comme la voie lactée

Dans la nuit de tes yeux

Belle comme le temps

Qu’il y a entre hier et l’éternité

Belle comme ces histoires inventées

Où je me réfugie pour rester en vie...
Plein le cul de tous ceux qui se peignent les principes par en avant pour faire oublier qu’ils se font de plus en plus rares!
Y’a des jours si brouillon
Qu’on a le goût de les jeter

Le temps que meurt la peur

Et que revienne le goût des heures

muse



Lorsque nos nuits ne rêvent pas, c’est souvent que nos jours ont manqué d’inspiration!

silence



Mon père était —vous en étonnerez-vous, sachant que j’ai cinquante deux ans— un de ces hommes à qui on reproche volontiers d’avoir été un « taiseux », un homme de peu de mot. Il est vrai qu’il n’avait pas d’opinion sur tout et, quoiqu’il ait toujours tout mis en œuvre pour y échapper, il admettait volontiers et sans honte une grande ignorance face à la complexité de son monde.

Aujourd’hui, pour peu que je regarde autour de moi, force m’est de constater que les hommes -mais aussi les femmes- ont bien changé, moi y compris… Ils ont pris la parole et possèdent désormais des opinions sur tout qu’ils infusent à chaud dans le moment présent! Résultat : des idées certes colorées mais qu’il suffit d’humer pour découvrir qu’elles trahissent souvent une pensée diluée et insipide…

Mon père est décédé depuis fort longtemps, n’empêche, je m’ennuie de plus en plus de ses silences dont j’apprécie aujourd’hui la tranquille éloquence. Des silences où je me réfugie d’ailleurs fréquemment, y trouvant un abri temporaire contre le bruit ambiant. J’essaie, à tout le moins, de mettre en pratique la sagesse de ce dicton millénaire qui suggère qu’avant de parler, on doit s’assurer que ce qu’on va dire soit plus beau que le silence!

Montréal le 2 janvier 2007